Paiement mobile : La start-up française Lydia lève 13 millions d’euros et part à la conquête de l’Europe

La start-up Lydia a été fondée en 2011 par Cyril Chiche et Antoine Porte. Le nom, déjà, est un clin d’œil au concept, puisque « Lydie » fut la première cité au monde à utiliser la pièce de monnaie, au VIIe siècle avant Jésus-Christ. Une idée novatrice, qui a permis d’optimiser et de sécuriser les transactions commerciales, rejointe bien des siècles plus tard par le chèque et la carte bancaire.

Une application de paiement mobile très développée

A l’ère de la révolution digitale, l’argent liquide, les cartes bancaires ou les chèques sont devenus des moyens de paiement jugés trop encombrants, et avouons-le, un peu démodés. Et puis, ils sont presque toujours difficiles à remplacer en cas de perte ou de vol.

Lidya : une application en croissance

L’idée a fait son chemin chez la jeune pousse de la FinTech d’un moyen de paiement efficace et moderne, et elle a décidé de lancer en 2013 une application qui permet de régler ses achats auprès des e-commerçants, d’effectuer des paiements entre particuliers et d’organiser des cagnottes. Lydia compte actuellement un million d’utilisateurs, dont 87% sont des particuliers majoritairement composés de jeunes de 18 à 35 ans. L’application plaît aux milléniaux, puisque c’est sur les campus étudiants qu’elle a gagné ses premiers adeptes.

Les avantages de la start-up face à la concurrence

Son succès chez les jeunes s’explique par ses fonctionnalités essentiellement gratuites, ainsi que ses transactions en temps réel. Ainsi, elle est notamment pratique quand on veut se rembourser entre amis, sans passer par un virement onéreux. La start-up peut se targuer aujourd’hui de 2 000 nouveaux comptes ouverts chaque jour. Elle propose également à ses utilisateurs une carte MasterCard Lydia et une carte virtuelle compatible avec Apple Pay depuis juillet 2017. Oui, même s’il est vrai que la carte est un objet « désuet », elle confère à l’application une portée plus universelle. Lydia se rémunère en percevant auprès des commerçants une commission de l’ordre de 0,7% à 1,5% concernant les paiements via QR Code.

Une levée de fond pour parfaire son service

Pour la start-up, le parcours est sans encombre et tend même à se développer puisqu’elle a récemment annoncé une levée de fonds de 13 millions d’euros, afin d’étendre son développement en Europe. L’enseigne compte, en effet, doubler ses utilisateurs en 2018. L’application est actuellement disponible dans des pays comme la France – il est possible de payer via cette application dans les magasins FranPrix et sur le site Cdiscount, l’Angleterre, l’Espagne ou encore le Portugal. Elle escompte s’implanter dans deux nouveaux pays européens d’ici la fin de l’année. Les entreprises participant à cette levée de fonds sont CNP Assurances, Xange, Groupe Duval, New Alpha AM et Oddo BHF. Pour rappel, Lydia avait déjà obtenu un financement de 3,6 millions de dollars en 2014 et de 7 millions en 2016.

Un marché à forte concurrence

D’après les dires du comparatif bancaire mobile Detective Banque, la concurrence reste toutefois rude sur le marché bancaire, notamment face à la start-up lilloise Pumpkin et bien sûr, Paypal. Le géant mondial compte 197 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 7,5 millions rien qu’en France. Il faudra également regarder attentivement du côté des banques, comme BNP Paris, qui est sur le point de lancer une application de paiement entre amis par SMS. Mais Lydia peut compter sur la hausse indéniable des paiements mobiles. Selon le dernier bilan dressé par le Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), en 2017, le nombre de transactions par ce biais a augmenté de 38%. Une tendance qui se confirme à l’international, puisque d’après une récente étude menée par eMarketer, plus d’un tiers des utilisateurs de smartphones effectueront des paiements mobiles en magasin au moins deux fois par an. Des prévisions qui devraient atteindre 39,8% en 2021. Lydia peut entrevoir l’avenir avec optimisme.

Aurélie